«Pas d'insécurité pour les femmes»: les caisses maladie répondent aux radiologues

Le nouveau tarif médical suscite des inquiétudes: radiologues et ligues contre le cancer alertent sur un possible recul du dépistage du cancer du sein. L’association Prio.Swiss prend désormais position – avec fermeté.

, 17 juillet 2025 à 16:01
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Image: National Cancer Institute / Unsplash
«Les assureurs-maladie réaffirment leur soutien à ces programmes de dépistage et continueront à participer à leur financement. Dans le même temps, ils appellent les radiologues à assumer leur responsabilité médicale dans ce domaine»: ainsi débute un communiqué dans lequel Prio.Swiss prend position dans le débat sur le financement du dépistage par mammographie. L’association des assureurs et les groupements d’achat y réitèrent leur engagement envers ces programmes et confirment qu’ils continueront à les financer.
Cependant, le nouveau tarif médical ambulatoire s’appliquera dès janvier à l’ensemble des prestations couvertes par l’assurance de base, y compris les examens radiologiques. Il est censé refléter de manière appropriée la réalité économique actuelle.
Par ailleurs, des accords complémentaires encadrent les modalités d’application des programmes de dépistage du cancer du sein.

«Incompréhensible»

Les assureurs-maladie se disent ouverts à la recherche de solutions appropriées dans le cadre des conventions existantes – une volonté qu’ils affirment avoir communiquée très tôt aux ligues contre le cancer et aux cantons: «Les assureurs-maladie s’engagent à rechercher des solutions satisfaisantes dans l’intérêt des patientes et des assurés, et appellent les acteurs concernés à participer de manière constructive aux discussions.»
Les caisses pointent surtout du doigt les radiologues, dont les critiques sont qualifiées «d’incompréhensibles et incohérentes».
Tardoc, le nouveau tarif, a été codéveloppé par la Fédération des médecins et approuvé par le Conseil fédéral. Certains repositionnements – notamment du côté des spécialistes vers les médecins de premier recours – sont connus et délibérément voulus. «La Société suisse de radiologie ne devrait pas instrumentaliser les programmes de dépistage pour remettre en question les ajustements tarifaires décidés et validés dans le cadre du nouveau tarif médical. Avec le débat actuel, elle a contribué à susciter une inquiétude infondée parmi la population concernée, les cantons et les ligues contre le cancer.»

En attente d'un recours

Les assureurs suggèrent plutôt aux radiologues d’adapter leurs contrats avec les ligues contre le cancer et les cantons. Ils rappellent également la procédure à suivre en cas de désaccord: si une société médicale souhaite proposer des adaptations, elle peut en faire la demande auprès de l’organisation tarifaire OTMA.
Or, la Société de radiologie n’a, à ce jour, pas utilisé cette voie. C’est en tout cas ce qu’a déclaré Rémi Guidon, directeur de l’organisation tarifaire OTMA, dans les colonnes de l’«Aargauer Zeitung»: «Aucune demande de modification de la rémunération des dépistages du cancer du sein n’a été reçue jusqu’à présent via la procédure ordinaire.»
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