Malgré une météo maussade, quelque 2’500 manifestants se sont réunis mardi 4 juin sur la place Python, à Fribourg, pour dénoncer le Programme d’assainissement des finances de l’État (PAFE). À l’appel des syndicats, enseignants, policiers, infirmiers et autres agents du service public ont exprimé leur colère face à un projet jugé injuste et dangereux.
Professionnels en première ligne
À l’appel de la FEDE (Fédération des Associations du Personnel du Service public du Canton de Fribourg) et du Syndicat des services publics (SSP/VPOD), les participants ont dénoncé le programme de coupes budgétaires de près de 500 millions de francs sur trois ans. Actuellement en consultation, le PAFE est perçu par les syndicats comme une attaque frontale contre les conditions de travail et les prestations publiques.
«Le PAFE représente une diminution des salaires et des coupes dans des prestations essentielles, mais il épargne les plus aisés qui bénéficient de cadeaux fiscaux», résume Gaétan Zurkinden, secrétaire régional du SSP, cité par «La Liberté».
Enseignants, soignants ou encore forces de l’ordre semblent unanimes: les mesures d’économie auront un impact direct et négatif sur leur quotidien. Emilie Risse, vice-présidente de l’Association des infirmiers (ASI-Fribourg), juge que le plan «va à l’encontre de l’initiative pour des soins infirmiers forts, acceptée en votation. C’est le coup d’assommoir.»
Marc Devaud, ex-directeur de l’Hôpital fribourgeois, a également fait le déplacement en solidarité au personnel soignant.
Rupture du dialogue avec le Conseil d'État
Les relations entre syndicats et autorités sont particulièrement tendues. Lundi 2 juin, une rencontre dans le cadre de la Délégation du Conseil d’État pour les questions de personnel (DCEQP) a tourné court: les représentants de la FEDE et du SSP ont quitté la séance quelques minutes après son ouverture. Une décision motivée par un «manque de dialogue et d’espace de négociation», selon la présidente de la FEDE.
Quant au Conseil d’État, il dit «regretter» ce départ, affirmant rester ouvert au dialogue, tout en rejetant les critiques à son égard.
Points de discorde
Les syndicats dénoncent notamment le gel de certaines mesures, comme la reconnaissance de la pénibilité dans certaines professions. La proposition d’une «contribution de solidarité» directement prélevée sur le salaire des employés publics a aussi suscité l’indignation: entre 2026 et 2028, les fonctionnaires pourraient voir leur revenu diminuer de 6'000 à 13'000 francs, estiment les syndicats.
Le message lancé dans la rue est clair: pour les acteurs du service public fribourgeois, le PAFE risque de menacer la qualité même des services offerts à la population.
«Mobilisation contre les économies du canton», Journal du 4 juin 2025, «La Télé Vaud Fribourg»,