Le
Réseau hospitalier neuchâtelois (RHNe) a publié aujourd’hui son
rapport annuel pour 2024. Sans grande surprise, l’établissement affiche une situation financière préoccupante: les chiffres du RHNe s’inscrivent dans un rouge vif. L’institution enregistre un déficit d’environ 29,6 millions de francs, alors qu’un excédent de charges de 14 millions avait été budgété.
En février 2024, la direction anticipait encore un déficit limité à 14 millions de francs pour l’ensemble de l’exercice. Il n’en a rien été: la perte réelle du groupe hospitalier cantonal s’est révélée deux fois plus importante, atteignant 28 millions de francs selon les premières estimations. C’est ce qu’indiquait Léonard Blatti, directeur financier du groupe, dans une interview accordée en début d’année au journal économique
«L’Agefi».
Le RHNe, toujours dans l’impasse budgétaire. Le Réseau hospitalier neuchâtelois enregistre des déficits persistants, une situation complexe entre rationalisation des infrastructures et renforcement du soutien fédéral.
Baisse de l’activité stationnaire aiguë
Comment expliquer de telles pertes? Le RHNe met en avant plusieurs facteurs, à commencer par la diminution de l’activité stationnaire aiguë, avec environ 1'000 cas de moins enregistrés entre 2023 et 2025.
Autre point critique: la hausse du nombre de patients en attente de placement, qui occupent une part croissante des lits en catégorie C. Ces lits sont jugés sous-financés par l’établissement, alors même qu’ils continuent de mobiliser des ressources humaines significatives. «En 2024, nous avons enregistré 15'600 journées sur l’ensemble de nos sites, ce qui représente une occupation annuelle moyenne de 43 lits. C’est un record qui complique considérablement l’organisation de la prise en charge des autres patients», souligne Philippe Eckert, président du Conseil d’administration du RHNe, à propos des lits en catégorie C.
Regrouper les secteurs et renforcer l'ambulatoire
Pour sortir de cette impasse, le RHNe prévoit plusieurs réformes structurelles. L’une des pistes envisagées est le regroupement de certains secteurs actuellement répartis sur plusieurs sites, comme la réadaptation.
Par ailleurs, le groupe souhaite accélérer son virage ambulatoire. «L’objectif est d’améliorer l’efficience des structures actuelles en séparant l’ambulatoire du stationnaire», explique Philippe Eckert. Et d’ajouter: «Enfin, une autre étape cruciale sera la renégociation de la CCT Santé 21 [Convention Collective de Travail du secteur de la santé dans le canton de Neuchâtel], prévue en 2026. Tout en garantissant d’excellentes conditions à nos collaborateurs, nous devons permettre une certaine souplesse dans l’organisation du travail.»