L'HFR forme son personnel médico-soignant aux dialectes

«Müeh z’blaase»: une patiente se plaint de difficultés respiratoires, mais son médecin, pensant qu'il s'agit de troubles urinaires, procède à d'autres examens. Ce type de quiproquo n’est pas rare. Pour y remédier, l’HFR mise sur une formation inédite autour du dialecte singinois.

, 23 avril 2025 à 10:46
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Image: capture d'écran, HFR, DR
Une situation bien connue dans certaines régions de Suisse : la diversité des dialectes peut parfois entraver la communication, notamment dans des contextes médicaux où chaque mot compte. L’Hôpital fribourgeois (HFR), et plus particulièrement son site de Tafers, en fait régulièrement l’expérience. Même si le personnel maîtrise l’allemand, il se heurte parfois aux subtilités du dialecte singinois – une variante de l’alémanique parlée dans le district de la Singine – qu’il ne comprend pas toujours avec précision.
Un exemple particulièrement révélateur apparaît dans un communiqué de l’HFR: «Lorsqu’une patiente singinoise se plaint d’avoir Müeh z’blaase et que le médecin examine sa vessie, c’est le moment de suivre un cours de langue et culture singinoise!» Derrière ce trait d’humour se cache une réalité bien concrète: la confusion entre blaase (respirer) et Blase (vessie) n’est pas rare et peut, dans un contexte clinique, compromettre le diagnostic.

Une formation pour mieux soigner

Pour répondre à ce défi, l’unité de médecine interne de l’HFR Tafers, sous l’impulsion du médecin-chef Andreas Ebneter, a récemment lancé un cours pilote en collaboration avec le dialectologue Christian Schmutz. Intitulée «Kultur und Dialekt des Senselands», cette formation propose une initiation à la langue et à la culture singinoises.
«Indépendamment des outils techniques disponibles, l’entretien reste essentiel pour établir un diagnostic. Ce cours peut lever des blocages et ouvrir de nouveaux horizons», explique Anja Bohr, spécialiste en médecine interne générale et responsable du lien avec le domaine médico-soignant.
Les premiers résultats sont encourageants: le personnel ayant suivi la formation se sent désormais mieux armé pour comprendre les patients singinois et éviter les malentendus linguistiques. Les organisateurs en sont convaincus: après ce cours, plus personne ne confondra blaase et Blase.

Un modèle exportable

L’approche suscite déjà l’intérêt au-delà du canton. Les résultats de cette initiative seront présentés prochainement au Congrès de printemps de la Société suisse de médecine interne à Bâle. Selon l’HFR, cette méthode pourrait inspirer d’autres régions de Suisse confrontées à une diversité dialectale similaire.
Par ailleurs, la démarche se pérennise: une nouvelle session du cours est prévue en juin, cette fois ouverte à l’ensemble du personnel médico-soignant du district, y compris celui des établissements médico-sociaux (EMS).
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