Médecins et personnels infermiers s'avèrent tout aussi fiables l'un que l'autre pour prescrire des médicaments. C'est du moins la conclusion d'une étude menée à la Stanford School of Medicine et basée sur les données de plus de 73 000 médecins généralistes, infirmiers et infirmières.
Les chercheurs ont examiné le cas de patients âgés de 65 ans et plus, cette tranche d’âge étant l’une des plus consommatrices de médicaments et étant particulièrement exposée à un risque d'effets indésirables en cas de prescription inappropriée.
Le nombre de prescriptions inappropriées s'est avéré être le même dans les deux groupes. Chez les médecins comme chez le personnel soignant – le groupe était composé d'
infirmiers et infirmières praticiens (nurse practioners) – ce taux s'élevait à 1,7 prescription inappropriée pour 100 ordonnances délivrées.
Contrairement à d'autres pays comme la Suisse ou l'Allemagne, les professionnels du secteur infirmier exerçant aux États-Unis bénéficient d'une plus grande autonomie. Selon la législation de nombreux États, ils sont autorisés à prescrire des médicaments sans supervision médicale dès lors qu'ils possèdent les qualifications et l'expérience nécessaires.
Pour autant, l'association médicale américaine (American Medical Association), tout comme d'autres organisations professionnelles, s'oppose «avec véhémence» aux lois qui permettent au personnel non médical de prescrire des médicaments, craignant que cela n'affecte la qualité des soins.
Les médecins, non plus, ne sont pas à l'abri d'une erreur
L'équipe de chercheurs est néanmoins arrivée à la conclusion suivante: l'enjeu principal n'est pas de savoir qui prescrit les médicaments, mais plutôt de comprendre pourquoi les erreurs de prescription se produisent.
Un système de surveillance des médicaments sur ordonnance ou un meilleur suivi des recommandations pourrait contribuer à optimiser le processus de prescription.