Insuffisance cardiaque: l'apport des soins palliatifs

La Société Suisse de Cardiologie (SSC) et palliative.ch, la Société Suisse de Soins Palliatifs, publient une prise de position pour souligner le rôle essentiel des soins palliatifs tout au long du parcours de soins.

, 25 avril 2025 à 12:45
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Image symbolique: Robina Weermeijer/Unsplash
Quand deux sociétés médicales spécialisées croisent leurs expertises, cela peut donner naissance à des avancées majeures dans la prise en charge de maladies complexes. C’est le cas de l’insuffisance cardiaque, au cœur d’une prise de position conjointe de la Société Suisse de Cardiologie (SSC) et de palliative.ch, la Société Suisse de Soins Palliatifs. Leur objectif: mieux intégrer les soins palliatifs dans la trajectoire de soins, en dépassant la seule évaluation du risque de décès.
Si l’insuffisance cardiaque génère de nombreux symptômes invalidants et réduit considérablement l’espérance de vie, l’introduction précoce de soins palliatifs – en complément des traitements guidés par les directives cardiologiques – permettrait d’améliorer significativement la qualité de vie des patients. Pourtant, cette approche reste encore sous-utilisée dans de nombreux cas.
Pour favoriser la collaboration entre cardiologie et soins palliatifs, un vaste processus a été mis en place, combinant votes en ligne, ateliers interactifs et méthode Delphi. Ce travail méthodique visait à définir les priorités pour intégrer les soins palliatifs dans la prise en charge standard de l’insuffisance cardiaque.
Dix-huit experts issus de huit centres suisses spécialisés ont ainsi identifié les thématiques clés. Parmi elles: l’évaluation systématique des besoins non satisfaits, tant pour les patients que pour leurs proches, et la définition des interventions palliatives prioritaires à développer.

Les soins palliatifs au-delà de la fin de vie

Leurs conclusions sont claires: l’intégration précoce et adaptée des soins palliatifs permettrait d'améliorer de manière substantielle la qualité de vie des patients et de leurs proches. Plutôt que de se baser uniquement sur le risque de décès, une évaluation régulière des besoins, à l’aide d’outils validés, favoriserait une identification plus fine des situations nécessitant une approche palliative.
Ce dialogue renforcé entre cardiologues et spécialistes des soins palliatifs apparaît aujourd'hui essentiel pour proposer des soins qui prolongent la vie tout en en améliorant la qualité. De nombreuses personnes vivant avec une insuffisance cardiaque pourraient ainsi bénéficier d’une meilleure prise en charge globale: atténuation des symptômes, soutien psychosocial, accompagnement existentiel et spirituel.
Cependant, malgré ces perspectives encourageantes, la reconnaissance du rôle fondamental des soins palliatifs dans l'insuffisance cardiaque demeure encore trop limitée. Le défi des prochaines années sera donc d’intégrer pleinement cette approche pour offrir aux patients un accompagnement plus humain et plus complet, tout au long de leur parcours de vie avec la maladie.
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