Coûts de la santé: Bâle en tête, Zoug le plus économe

Des coûts de soins et de médicaments élevés, peu d'investissements dans la prévention et des dépenses de santé particulièrement élevées dans certains cantons – c'est ce que montre une récente évaluation de l'Office fédéral de la statistique.

, 28 avril 2025 à 10:57
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Bâle est en tête des dépenses de santé. Image: Unsplash
Les coûts de la santé en Suisse ont poursuivi leur progression en 2023. Selon les données de l'Office fédéral de la statistique (OFS), les dépenses totales ont atteint 94 milliards de francs, enregistrant une augmentation de 2,4% par rapport à l'année précédente, où elles s'élevaient à 91,5 milliards de francs.
Cette évolution confirme la tendance observée ces dernières années: bien que les dépenses de santé continuent de croître, le rythme de cette croissance reste plus modéré que la moyenne des cinq années précédentes (+3,2%), une situation déjà constatée en 2021 et 2022.
L'OFS anticipe cependant pour 2024 une nouvelle accélération de cette hausse, prévoyant une augmentation supérieure à 3%.

Frais administratifs en forte hausse

Un fait notable de l'année 2023 est la forte augmentation des frais administratifs, qui comprennent principalement les charges administratives des assureurs-maladie, avec une progression marquée de 9,6%.
Au cours de cette même année, les prestations de soins et les biens de santé ont maintenu une part prépondérante des coûts de la santé. Leurs coûts ont respectivement augmenté de 6,0% et de 3,4%. Ensemble, ces deux domaines représentaient plus des trois quarts des dépenses totales de santé.
Les dépenses liées aux hôpitaux, qui constituent environ 36% des coûts totaux, ont connu une augmentation de 4,5% entre 2022 et 2023. Cette hausse a été particulièrement significative dans les cabinets médicaux (+7,1%) et les services d'aide et de soins à domicile (+7,9%). Les coûts des institutions médico-sociales ont également progressé, de 4,6%.

Forte diminution des dépenses de prévention

La forte diminution des dépenses consacrées à la prévention est un élément saillant. En 2023, ces dépenses ont chuté de 53,5% par rapport à l'année précédente, une conséquence directe de la réduction des dépenses liées à la pandémie de Covid-19.
Ainsi, les mesures de prévention représentaient moins de 2% de l'ensemble des coûts de santé. Parallèlement, les coûts des analyses de laboratoire ont diminué de 8,9%, tandis que les frais de radiologie ont augmenté de 7%.

Disparités cantonales importantes

Les coûts de la santé présentent des variations considérables entre les cantons. Le canton de Bâle-Ville affiche les coûts par habitant les plus élevés de Suisse, avec 13'600 francs. À l'opposé, le canton de Zoug enregistre des coûts par habitant inférieurs de près de 40%, s'établissant à environ 8'600 francs.
La part des prestations ambulatoires varie également de manière significative: à Genève, elles représentent 53,4% des coûts totaux, contre seulement 34,8% dans le canton d'Uri.

Les ménages privés, principaux contributeurs

Les ménages privés continuent d'assumer la majeure partie des coûts de la santé. Ils financent directement 21,8% des dépenses et indirectement 39,5% via les primes d'assurance maladie. En 2023, les dépenses des ménages ont augmenté de 4,7%, tandis que celles des cantons n'ont progressé que de 1,9%. En conséquence, les ménages supportent plus de 60% de l'ensemble des coûts de la santé en Suisse.
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