«La physiothérapie agit – et réduit les coûts de santé»: c'est sous ce titre que l'association Physioswiss entend sensibiliser à l'importance de la physiothérapie qui, au-delà d'une simple mesure de soutien, peut jouer un rôle clé dans les soins de santé et représenter une économie significative. Ce message et cette campagne se basent sur une étude visant à évaluer l'efficacité de la physiothérapie.
Une équipe de la Haute école spécialisée bernoise a examiné 21 pathologies. Selon les résultats, la physiothérapie est recommandée dans trois quarts des directives cliniques, notamment en cas de douleurs dorsales et d'arthrose du genou, mais aussi après un infarctus du myocarde.
Réalisée pour le compte de Physioswiss, l'étude bernoise a également pris en compte des troubles tels que le mal de dos, l'arthrose, le diabète de type 2 et diverses maladies cardiovasculaires: comment la physiothérapie contribue-t-elle à la prévention et au traitement de ces maladies ?
Cette étude repose notamment sur une hiérarchisation des maladies les plus influentes en Suisse, comme mesurées en DALY (disability-adjusted life year) – une unité de DALY représentant la perte de l'équivalent d'une année de vie en pleine santé. L'équipe de recherche a ensuite conduit une revue systématique des directives cliniques concernant ces pathologies, aboutissant à la sélection de 28 directives. Pour compléter cette analyse, ils ont examiné les études évaluant le rapport coût-efficacité des soins physiothérapeutiques, lorsque ceux-ci constituent un pilier du traitement.
«Éviter la surmédicalisation et les soins inappropriés»
Les résultats font apparaître qu'au moins une recommandation forte en faveur de la physiothérapie est faite dans plus de la moitié des directives cliniques analysées. La physiothérapie favoriserait la guérison, soulagerait la douleur, aiderait à maintenir l’autonomie et améliorerait ainsi globalement la qualité de vie des patients.
La physiothérapie s'avère particulièrement bénéfique pour ces pathologies:
- Les troubles musculo-squelettiques: les interventions physiothérapeutiques sont particulièrement bien documentées et fortement recommandées dans ce domaine.
- Les maladies cardio-vasculaires: la physiothérapie est considérée comme un élément central de la rééducation.
- Le diabète de type 2: la thérapie par l'exercice et l'éducation physique régulière sont considérées comme efficaces.
- Prévention des chutes chez les personnes âgées: un entraînement ciblé permet de réduire considérablement le risque de chute.
Au-delà de ses effets thérapeutiques, la physiothérapie jouerait également un rôle déterminant dans le parcours de soin. «Elle aide à éviter la surmédicalisation et les soins inappropriés», insiste l’étude. Pour les maladies examinées, comme les troubles cardiovasculaires, le diabète de type 2, les maux de dos ou l’arthrose du genou, la physiothérapie s’est révélée à la fois efficace et rentable.
En réduisant le besoin de traitements coûteux tels que les chirurgies, les hospitalisations ou les arrêts maladie prolongés, elle contribuerait à alléger la charge pesant sur le système de santé.
«Cette étude confirme l’importance du travail accompli chaque jour par les physiothérapeutes. Elle fournit des arguments fondés sur des preuves pour renforcer leur rôle dans les soins de base», explique la présidente de Physioswiss, Mirjam Stauffer.