Dans un
communiqué commun, l'
Association suisse des infirmières et infirmiers (ASI) section Fribourg et la
Fédération des Associations du Personnel du Service public (FEDE) du canton de Fribourg réagissent aux récentes annonces de l’
Hôpital fribourgeois (HFR) concernant son budget 2025. L’HFR a en effet annoncé une série de mesures visant à combler un déficit prévu de 29,8 millions de francs.
Parmi les décisions mises en cause par les deux organisations, figurent notamment:
- la délocalisation des lits de médecine de Meyriez à Tavel;
- la fermeture du service de médecine interne sur le site de Riaz;
- la suppression de 90 postes d’ici fin 2025, compensée uniquement par des départs naturels;
- l'instauration d’un délai systématique de trois mois avant toute nouvelle embauche sur un poste vacant.
Des mesures qui, selon le communiqué, «plongent le personnel dans l’incertitude».
Personnel de Riaz: partir ou rester
L’ASI et la FEDE expriment leurs préoccupations quant à l’impact de ces décisions sur l’avenir de l’HFR et soulignent que l’attractivité des hôpitaux dépend en grande partie de la confiance du personnel. «Or, en mettant les finances de l’HFR sous pression, le Conseil d’État dessert cet intérêt et fait reposer l’essentiel des économies sur le personnel. Rappelons que le Conseil d’État attend de l’HFR des économies de 60 millions de francs d’ici à 2028», dénoncent les signataires du communiqué.
L’ASI et la FEDE alertent également sur l’impact des mesures d’économies sur la charge de travail du personnel. La fermeture du service de médecine interne à Riaz est particulièrement critiquée: «C’est avec consternation que l’ASI et la FEDE ont pris connaissance de cette fermeture.»
Les employés concernés ont été invités à exprimer leur préférence quant à leur avenir professionnel:
- Poursuivre leur activité en médecine interne à Fribourg ou Tavel;
- Rester à Riaz, mais dans une autre unité;
- Quitter l’établissement.
«Si le HFR se refuse à parler de licenciement, il se décharge sur les choix que sera amené à faire le personnel», déplorent les deux organisations.
Manque de stabilité
Dans une récente interview accordée à «La Liberté», Estelle Zermatten, employée de l’HFR, témoignait du malaise grandissant parmi les soignants: «Ces annonces sont difficiles pour le personnel de Riaz, dont certains ont déjà changé plusieurs fois de service ces dernières années. Cela pose la question de la stabilité et de la confiance envers l’employeur.»
Outre l’incertitude professionnelle, cette restructuration entraîne des contraintes logistiques pour de nombreux employés: allongement du temps de trajet, réorganisation familiale, etc.
Économies à court terme
Dès le début du mois de février, l’ASI Fribourg s’inquiétait déjà de l’impact de ces mesures, estimant qu’elles ne résoudront que temporairement le déficit de l’HFR: «On sait aujourd’hui que la clé pour réduire le temps d’hospitalisation et éviter les réhospitalisations, c’est de renforcer le personnel. Mais tant que les prestations hospitalières ne seront pas correctement remboursées, on ne se fait guère d’illusions», expliquait Rachel Bourguet, présidente de l’ASI Fribourg, auprès de «La Gruyère».
Face à ces inquiétudes, l’ASI et la FEDE appellent à une défense des intérêts du personnel afin de garantir un fonctionnement durable de l’HFR: sans compromettre ni la qualité des soins ni les conditions de travail.