Le nouvel Hôpital des Enfants, intégré au Centre Hospitalier Universitaire Vaudois (CHUV), devrait ouvrir ses portes au cœur de la cité hospitalière de Lausanne au printemps 2025. Cet établissement, dont le coût est estimé à 200 millions de francs, doit permettre de centraliser les activités pédiatriques actuellement réparties sur deux sites distincts. De récentes estimations font cependant apparaître des défis financiers considérables.
D’après la
Radio Télévision Suisse (RTS), la mise en service du nouvel hôpital pourrait entraîner un dépassement de 25 millions de francs d’ici 2026. Ces chiffres, présentés en octobre 2024 lors de l'annonce du plan d'économies du CHUV, ont suscité l'inquiétude.
Une situation financière déjà tendue
Ces projections s’inscrivent dans un contexte où le CHUV fait déjà face à des difficultés financières. Selon la RTS, l’activité pédiatrique hospitalière serait structurellement déficitaire dans tous les hôpitaux suisses. Un ensemble de facteurs qui rend la situation particulièrement complexe.
Face à ces enjeux, plusieurs mesures ont été proposées. Emmanuel Bourquin, directeur administratif et financier du CHUV, a notamment indiqué à la RTS que des ajustements avaient été effectués au niveau des activités cliniques et logistiques, en vue de réduire les coûts sans compromettre la qualité des soins. De plus, certains espaces du nouvel hôpital devraient être temporairement utilisés pour des activités stratégiques, afin d'optimiser l’usage des infrastructures.
Le projet promet d'importantes avancées, mais les contraintes budgétaires limitent certaines ambitions. Ainsi, le bloc opératoire du nouvel hôpital ne fonctionnera pas en continu, souligne la RTS. Les urgences nocturnes et les interventions du week-end continueront d’être transférées au bloc central du CHUV pour réduire les coûts d’exploitation.
Vers une meilleure anticipation des coûts?
Les réactions politiques apparaissent mitigées: certains pointent du doigt un manque de planification, qu’ils jugent responsable des difficultés rencontrées, tandis que d’autres estiment que les déficits initiaux sont inévitables et constituent une étape normale dans la mise en place d’un tel établissement.
La direction du CHUV et le Département vaudois de la santé (DSAS) reconnaissent que les analyses initiales n’avaient pas pleinement pris en compte les coûts d’exploitation. Le DSAS souligne l'impact conjugué des normes de qualité et de sécurité des soins, des variations tarifaires et de l'inflation sur l'alourdissement des coûts. À l'avenir, il est prévu d'apporter davantage de précisions sur les coûts d'exploitation dans les projets soumis au Grand Conseil.