À l'heure où les cantons travaillent à la mise en œuvre de l'
initiative fédérale «Pour des soins infirmiers forts», le
Conseil d'État neuchâtelois remet au Grand Conseil un
nouveau rapport sur la question. Complétant le premier rapport de juin 2024, ce nouveau document s'articule autour de trois axes: la formation, les aides financières à la reconversion et à la réinsertion professionnelles, ainsi qu'un cadre cantonal pour la pratique avancée en soins infirmiers (IPS).
Offensive formation
L'État neuchâtelois s'est fixé un objectif de taille: former 1'100 infirmières et infirmiers dans le canton d’ici 2032, date à laquelle le subventionnement fédéral arrivera à échéance. Leur formation se répartira à raison de 60% en Hautes Écoles spécialisées (HES) et 40% en Écoles supérieures (ES).
Pour atteindre cet objectif, le canton mise sur un ensemble de mesures ciblées: la flexibilisation des parcours de formation, un suivi pédagogique individualisé ou encore une formation raccourcie pour les titulaires d'un certificat fédéral de capacité (CFC) d'assistant-e en soins et santé communautaire (ASSC).
Or, un des principaux défis consiste à trouver des institutions de santé disposées à former ces étudiants. Ainsi, Neuchâtel annonce introduire, dès le deuxième semestre 2025, une obligation à la charge des institutions de santé (EMS, hôpitaux et organisations de soins à domicile) d'accueillir ces étudiants en formation. Les stagiaires devront alors bénéficier d'une contribution de 300 francs par semaine – un montant toutefois légèrement inférieur aux projections initiales.
Le gouvernement neuchâtelois prévoit également des aides financières individuelles à destination des personnes en reconversion, en réinsertion ou en phase d'intégration professionnelle, et qui souhaitent se tourner vers les soins infirmiers.
Pratique avancée en soins infirmiers
Enfin, dans l'attente de la future réglementation fédérale, le canton met sur pied un cadre cantonal pour la pratique avancée en soins infirmiers (IPS). Sa démarche repose dans un premier temps sur l'élaboration de la procédure d'autorisation de pratique, puis sur le lancement d'un projet pilote à l'été 2026. Ce dernier doit permettre de définir le rôle du personnel infirmier en pratique avancée, tout en testant de nouveaux modèles de coordination des soins.