L’Hôpital du Jura (H-JU) vient de présenter son projet de nouvel établissement de soins aigus, qui verra le jour au sud de la gare de Délémont. Avec une surface de 19’000 m², ce bâtiment moderne remplacera les infrastructures actuelles, jugées trop vétustes, dispersées et inadaptées aux besoins futurs. Objectif: améliorer l’accessibilité et renforcer l’attractivité de l’hôpital pour les professionnels de santé, notamment grâce à la proximité immédiate des transports publics.
«L’emplacement actuel est mal connecté, mal desservi pour les transports collectifs et les ambulances, et difficile à développer au regard des besoins futurs», souligne l’H-JU sur un
site internet dédié au projet. La direction a écarté l’option d’une rénovation, jugée plus coûteuse et moins fonctionnelle qu’une construction neuve.
Garantir les prestations clés
Ce projet vise à pérenniser plusieurs missions essentielles: urgences 24h/24, pédiatrie, maternité, soins aigus, tout en conservant une structure hospitalière publique, intégrée et évolutive. L’établissement entend également favoriser la transition vers davantage d’ambulatoire hospitalier, assurer la formation du personnel médical et soignant, limiter les hospitalisations hors canton et préserver des retombées économiques estimées à plus de 180 millions de francs par an.
Un financement «patriotique» inédit
Le coût total du projet s’élève à 160 millions de francs. L’H-JU insiste: le financement se fera sans subvention directe de l’État jurassien, grâce à un montage reposant sur trois piliers:
- 65 millions de prêts accordés par des partenaires privés locaux «à des conditions patriotiques», inférieures aux taux du marché.
- 20 millions prêtés par la Caisse de pensions de la République et Canton du Jura, en tant que prêt à l’employeur.
- 75 millions de financement bancaire externe, obtenu à des conditions de marché auprès d’un établissement financier suisse de premier plan.
Le déclencheur de l’opération: un prêt «citoyen» d’industriels jurassiens, qui a permis d’attirer les autres partenaires institutionnels. Le Parlement jurassien devra toutefois, d’ici la fin de l’année, valider un cautionnement de l’État pour confirmer formellement le prêt bancaire et celui de la Caisse de pensions.
Selon l’H-JU, ce montage permet à l’hôpital de conserver la maîtrise publique de son infrastructure, tout en associant l’État au suivi du projet via les mécanismes de garantie. «Le Parlement cantonal pourra ainsi se positionner sur la pérennisation de l’offre hospitalière dans le canton», précise la direction.
La première pierre devrait être posée en 2027, avec une mise en service prévue pour 2032.