Lors de sa dernière assemblée générale, la section fribourgeoise de l’Association suisse des infirmières et infirmiers (ASI) a mis en lumière une problématique cruciale: la sécurité des soins, étroitement liée à la disponibilité d’un nombre suffisant de soignants.
Au centre des discussions, la situation des équipes de permanence infirmière mobile, censées intervenir en renfort lors des pics de charge ou d’absences imprévues. Ces équipes sont perçues comme un levier indispensable pour garantir la continuité des soins dans le canton.
En 2024, l’
État de Fribourg annonçait son intention de financer 15 postes à plein temps pour soutenir ce dispositif, avec pour objectif notamment de «diminuer le recours à la dernière minute à du personnel en congé» et d’«éviter de devoir “fermer” des lits faute de personnel», pouvait-on lire dans un
communiqué.
Mais en réalité, seuls 4,5 équivalents plein temps seront financés. Une décision qui fait vivement réagir l’ASI. «Je vois arriver des situations où la sécurité est limite », déplore Rachel Bourguet, présidente de la section fribourgeoise, citée par
«La Liberté». Et de prévenir: «Si nous ne sommes pas entendus, nous ne pouvons exclure de devoir réagir et mobiliser les troupes en 2025.»
Le canton défend sa position
De son côté, l’État fribourgeois affirme rester engagé. La Direction de la santé et des affaires sociales (DSAS), citée elle aussi par «La Liberté», rappelle que l’Hôpital fribourgeois (HFR) dispose depuis 2011 d’une équipe similaire composée de 10,5 équivalents plein temps. L’institution aurait ainsi proposé de revoir à la baisse les nouveaux postes, jugeant que les besoins étaient déjà partiellement couverts.
Les fonds ainsi non utilisés devraient être réaffectés à l’amélioration des conditions de travail, précise encore la DSAS. Il appartient désormais à l’HFR de soumettre de nouvelles propositions concrètes pour utiliser ces montants.