Maladies rénales chroniques: une «crise silencieuse»

Environ 14% de la population adulte mondiale vit avec une fonction rénale limitée – notamment en raison du diabète, de l'hypertension et de l'obésité.

, 20 novembre 2025 à 08:43
image
Image symbolique: Unsplash
Un groupe de recherche plurinational, auquel participe l'Institut tropical et de santé publique suisse de l'Université de Bâle, met en garde contre l'émergence d'une crise rénale mondiale. Leur étude, publiée dans «The Lancet», fait état d’une augmentation considérable du nombre de personnes présentant une fonction rénale réduite: ce nombre a plus que doublé au cours des 30 dernières années, passant de 378 millions en 1990 à 788 millions en 2023.
La maladie rénale chronique (MRC) figure désormais parmi les dix causes de décès les plus fréquentes dans le monde. Environ 1,5 million de personnes en sont mortes en 2023. En tenant compte de l’évolution des structures d’âge, la mortalité liée à la MRC a augmenté de plus de 6% depuis 1993.

Une «crise rénale silencieuse»

D’après les estimations de l’équipe de recherche, environ 14% de la population adulte mondiale vit avec une MRC. La plupart des personnes concernées se trouvent aux premiers stades de la maladie, période durant laquelle les traitements sont particulièrement efficaces. Or, ces stades précoces sont généralement asymptomatiques: on parle alors d'une «crise silencieuse du rein».
«Les maladies rénales chroniques sont trop rarement diagnostiquées et insuffisamment traitées», explique Morgan Grams, coauteur de l’étude, de la NYU Grossman School of Medicine.
L’étude révèle également un lien étroit entre maladies rénales chroniques et maladies cardiovasculaires: une fonction rénale réduite aurait contribué à environ 12% des décès liés aux maladies cardiovasculaires dans le monde en 2023.
Les principaux facteurs de risque de la MRC sont un taux de glycémie élevé, l’hypertension artérielle et un indice de masse corporelle élevé, indiquent enfin les auteurs.

  • Maladie rénale chronique
  • Recherche
Partager l'article

Loading

Commentaire

Plus d'informations sur ce sujet

image

Les smartwatches rendraient les médecins plus résistants

Une récente étude livre des résultats surprenants: les médecins qui suivent leurs données de santé grâce à une montre connectée voient leur risque de burnout diminuer et leur résilience se renforcer.

image

Médecins en devenir: quand les vocations naissent au chevet des patients

Quel est l’élément le plus décisif dans les choix de carrière des étudiants en médecine? D'après une récente étude menée en Suisse, ce n'est ni le revenu, ni le mode de vie, mais bien l’attrait qu’une spécialité développe au fil de la formation.

image

Épilepsie et mort subite: «Une révolution culturelle s'impose»

Philippe Ryvlin, neurologue au CHUV, a identifié deux nouveaux facteurs de risque majeurs du décès soudain d’une personne atteinte d'épilepsie sans cause apparente. Interview.

image

Un risque pour le système immunitaire: inflammation chronique due à l'encre

Les pigments de tatouage pénètrent dans les ganglions lymphatiques, où ils peuvent endommager les cellules immunitaires et alimenter une inflammation chronique: c’est ce que révèle une récente étude menée à Bellinzone.

image

Médicament éprouvé, nouvel espoir contre les métastases du cancer du sein

Le glucocorticoïde dexaméthasone est déjà utilisé en oncologie pour atténuer les effets secondaires de la chimiothérapie. Des chercheurs bâlois révèlent qu'il pourrait également inhiber la croissance des métastases ER+ résistantes au traitement.

image

Suivi de l'infarctus du myocarde: les bêtabloquants s'avèrent souvent inutiles

Les personnes dont la fonction cardiaque se normalise après un infarctus du myocarde n'ont généralement plus besoin de bêtabloquants. C'est ce que démontre une méta-analyse publiée dans le New England Journal of Medicine.