Le Centre hospitalier du Valais romand (CHVR) mise depuis quelques années sur un projet d’envergure visant l’extension de son infrastructure à Sion. Ce projet se concrétise aujourd’hui un peu plus dans la direction souhaitée par l’institution: le Conseil d’État a donné son aval au nouveau concept médico-soignant du CHVR, élaboré par l’Hôpital du Valais en collaboration avec le Service de la santé publique.
Concrètement, ce concept prévoit la centralisation de l’ensemble de l’activité opératoire sur le site de Sion dès 2027 et de la médecine aiguë dès 2035. Le premier déménagement devrait avoir lieu au deuxième semestre 2027.
«Cette nouvelle organisation vise à continuer de garantir la sécurité des patients et la qualité des prestations, ainsi que leur efficience. Les infrastructures de l’HVS devaient être modernisées pour répondre de manière optimale aux défis sanitaires et économiques auxquels le secteur hospitalier est confronté», rappelle l’Hôpital du Valais dans un
communiqué.
Blocs opératoires et soins aigus sous un seul toit
Ces réflexions ont été menées dans un contexte particulièrement complexe: vieillissement de la population, pénurie de personnel médico-soignant et situation financière difficile. En juin, on apprenait que l’Hôpital du Valais conservait un déficit de près de 8 millions de francs, malgré son programme d’économie, qui avait notamment impliqué des fermetures de lits.
Une analyse externe a été commandée et menée : selon celle-ci, le regroupement des activités opératoires sur le site de Sion serait la solution la plus efficiente. «Les grands blocs opératoires permettent une meilleure productivité et une plus grande sécurité pour les patients», souligne l’hôpital.
Au total, le site de Sion devrait rassembler 17 salles d’opération, dont deux nouvelles, autorisées par le canton afin de répondre aux besoins futurs liés au vieillissement démographique.
Le coût de l’opération est estimé à environ 4 millions de francs, à couvrir dans le cadre du cautionnement-cadre de 294 millions de francs proposé par le Conseil d’État le 16 avril 2025, et prochainement soumis à l’approbation du Grand Conseil.
Parallèlement, les capacités d’hébergement du site de Sion ont été réévaluées afin de passer de 316 à 474 lits d’ici 2035.
Quid des autres sites?
Le transfert de la chirurgie et de la médecine interne devrait permettre de libérer des lits sur les sites de Martigny et de Sierre. L’Hôpital du Valais entend concentrer l’offre de soins gériatriques sur ces sites: «Sierre et Martigny accueilleront chacun, à l’horizon 2035, la médecine de la personne âgée, la réadaptation, des consultations ambulatoires (y compris pré et post-opératoires), de la chirurgie ambulatoire ne nécessitant pas de bloc opératoire et une permanence médicale.»
En outre, l’institution prévoit de développer l’unité de soins palliatifs de Martigny. Les urgences de jour de ce site devraient, à terme, être transformées en permanence médicale.
Le site de St-Amé devrait accueillir les lits de catégorie C, soit les lits d’attente de placement en EMS, ainsi que l’unité de soins de transition. Ce site pourrait, à l’avenir, être transformé en EMS à mission cantonale, spécialisé en psychogériatrie. «Des prestations de réadaptation ambulatoire pourraient également y être offertes», précise l’institution.
Quant au site de Malévoz, il devrait concentrer les prestations de psychiatrie stationnaire et de psychothérapie adulte, ainsi que celles de psychiatrie ambulatoire et communautaire.
Du point de vue administratif, la direction générale de l’Hôpital du Valais sera également transférée de Sion vers Sierre.