«La plupart des hôpitaux sont aujourd'hui gravement sous-financés. Il est incompréhensible que les assureurs aient freiné des quatre fers aussi longtemps». Cette déclaration émane du chef de la troisième plus grande caisse maladie du pays.
Werner Kübler a été élu président de Swica il y a quelques semaines - après avoir dirigé l'Hôpital universitaire de Bâle pendant 17 ans. Il a donné sa première interview en tant que manager d'assurance.
Le partenariat tarifaire entre assureurs, hôpitaux et corps médical n'a jusqu'ici «fonctionné que de manière insatisfaisante», a-t-il déclaré aux journaux de
CH Media. Que les tarifs aient stagné aussi longtemps est pour lui «le symptôme d'un partenariat défaillant». Et d'ajouter: «Je comprends le mécontentement des hôpitaux. Ils ont investi beaucoup d'énergie pour faire bouger les tarifs de manière minimale. Mais cette augmentation arrive avec trois ans de retard. Un hôpital ne réalise aucune marge sur l'assurance de base. Il ne peut donc pas simplement absorber une telle hausse des coûts sur plusieurs années.»
«Extrêmement dangereux»
Dire que les hôpitaux travaillent de manière inefficace n'est que partiellement vrai : «Il est peut-être possible de gagner encore en efficacité. En même temps, il est extrêmement dangereux de pousser tout un secteur vers le gouffre par la pression des coûts». Les hôpitaux font leurs devoirs, affirme-t-il, en mettant en œuvre un programme d'efficacité après l'autre : «La prochaine étape sera atteinte lorsque la numérisation portera enfin ses fruits».
En résumé, l'entretien avec CH Media donne l'impression que son expérience de directeur d'hôpital marque encore fortement Werner Kübler. Lui-même se voit comme un bâtisseur de ponts : «Pour élaborer de bonnes solutions au bénéfice des patientes et patients, il faut enfin une collaboration fonctionnelle entre assureurs, hôpitaux, médecins et autres prestataires».
À titre d'exemple, il cite le projet-pilote «
Patient Empowerment Initiative», une coopération entre Swica et l'Hôpital universitaire de Bâle, où les traitements sont rémunérés en fonction de leur qualité : la qualité perçue et rapportée par les patients détermine en partie le prix de la prestation. «Le modèle d'indemnisation est financé via un tarif de base légèrement variable».