L’annonce du risque de fermeture de Tox Info a suscité de vives réactions. Déjà en juillet, le centre antipoison avait lancé une pétition demandant à la Confédération une aide d’urgence de 1,1 million de francs afin de garantir sa survie dès 2026.
La réponse est tombée: c’est non. «Tox Info Suisse prévoit une hausse continue de ses coûts ces prochaines années et a donc demandé une augmentation de la contribution fédérale. Toutefois, compte tenu de sa situation financière délicate, la Confédération n’est pas en mesure d’augmenter à court terme ses soutiens, encore moins de combler intégralement le déficit», indique un
communiqué.
Le centre affiche en effet un déficit d’environ 800'000 francs pour 2024, alors que ses frais d’exploitation atteignent près de 4,35 millions de francs par an et devraient continuer à croître. Selon la Confédération, cette situation découle notamment du retrait progressif des organismes privés, alors que les contributions publiques, elles, ont augmenté.
Financement mixte
Le Conseil fédéral souhaite donc consolider le modèle de financement mixte public/privé. Objectif: assurer une participation accrue de l’économie, par le biais d’un accord avec les branches concernées ou d’une adaptation législative.
Les producteurs de produits chimiques et pharmaceutiques sont particulièrement visés. En effet, 33% des appels concernent les produits chimiques et 37% les médicaments. Chaque année, Tox Info conseille environ 40'000 personnes dans toute la Suisse.
Le Département fédéral de l’intérieur (DFI) espère conclure d’ici fin 2025 un accord avec les secteurs concernés pour garantir une contribution aux coûts. En parallèle, un audit externe de rentabilité doit être mené jusqu’en avril 2026.
Si aucun compromis n’est trouvé, la Confédération envisage un projet de loi afin d’assurer la pérennité du service. Quelque 5'000 entreprises chimiques et 1'000 entreprises pharmaceutiques pourraient être soumises à une obligation de participation au financement, représentant des charges annuelles de quelques milliers à quelques dizaines de milliers de francs par entreprise. La Confédération et les cantons, eux, maintiendront leur soutien dans le cadre actuel.