Admed: une nouvelle vague de licenciements à l’horizon

Dans un contexte financier toujours tendu, et après avoir traversé une crise de gouvernance, la fondation neuchâteloise Admed annonce de nouvelles suppressions de postes. Une vingtaine d’employés pourraient être concernés.

, 20 juin 2025 à 10:18
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Image: Fondation Admed, DR
Le plus grand laboratoire d’analyse et de diagnostic du canton de Neuchâtel, la fondation Admed, annonce vouloir procéder à de nouvelles suppressions de postes: une vingtaine de collaborateurs seraient concernés.
La commission du personnel bénéficie désormais d’un délai de consultation de 14 jours, qui permettra de fixer le nombre définitif de licenciements.
Les premières mesures prises à la fin de l’année 2024 «n’auraient pas suffi», souligne la fondation dans un communiqué. En effet, Admed avait déjà annoncé une série de licenciements fin 2024: une dizaine d’employés sur environ 200 avaient alors perdu leur emploi, juste avant Noël.
Cette nouvelle annonce intervient dans un contexte financier et institutionnel particulièrement tendu. La fondation affichait un déficit de 3,2 millions de francs à la fin de l’exercice 2023, ramené par la suite à 1,4 million. Une perte d’un million est encore prévue pour 2024.
C’est notamment sur cette base qu’Admed justifie son choix: «Cette décision douloureuse permettra à Admed de s’approcher de l’équilibre financier en 2025 et de retrouver la profitabilité dès l’exercice 2026.»

Crise de gouvernance et projets revus à la baisse

Au-delà des difficultés financières, la fondation est ébranlée par d’autres secousses. L’ancienne direction fait l’objet d’une enquête pénale ouverte par le Ministère public neuchâtelois, pour de possibles actes de gestion déloyale ou d’abus de confiance.
En 2024, la Radio Télévision Suisse (RTS) révélait des dépenses excessives de l’ancien directeur: repas au restaurant réglés avec une carte de crédit professionnelle, pour un total de près de 40'000 francs en six mois. Or, bien que fondation de droit privé, Admed tire l’essentiel de ses ressources d’un partenariat avec le Réseau hospitalier neuchâtelois (RHNe), ainsi que des primes maladie et contributions publiques.
Face à ces révélations, la fondation avait annoncé en novembre le départ de son directeur, d’un commun accord.
  • Le plus grand laboratoire médical de Neuchâtel dans le viseur de la justice. Soupçons de gestion déloyale et d’abus de confiance: le Ministère public neuchâtelois ouvre une enquête pénale sur l’ancienne direction de la Fondation Admed. En toile de fond, des notes de frais excessives et des fonds publics en jeu.
Dans ce contexte délicat, RHNe et Admed ont tout de même annoncé en mars la relance du projet de Pôle de Santé Monruz, destiné à regrouper les prestations de laboratoire d’Admed et certains services ambulatoires du RHNe sur un même site. Toutefois, la surface du futur pôle a elle aussi été revue à la baisse.
  • Fondation Admed
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